Les femmes ont commencé par s’intéresser à certains corps de métiers desquels elles étaient exclues il y a encore quelques décennies. C’est ainsi que l’on retrouve plusieurs femmes dans le rang des sapeurs-pompiers, dévouées et motivées pour la cause commune. 

Doit-on dire « sapeur-pompier » pour homme et femme ? La question s’avère pertinente.

L’arrivée des femmes parmi les sapeurs-pompiers

En 1990, les femmes ne représentaient que 2 % de l’effectif total des sapeurs-pompiers en France. C’est alors que les dirigeants de différents niveaux sur le plan national ont commencé par exprimer leur désir de voir plus de femmes s’incorporer dans ce corps de métier plutôt réservé aux hommes, jusqu’alors.  Dans un article publié en 1996 dans le mensuel de la Fédération Nationale des Sapeurs-Pompiers de France, l’auteur montre que les femmes ont toujours joué un rôle important dans la lutte contre le feu, depuis le Moyen-âge. Cet article vient donc renverser tous les préjugés qui s’étaient jusqu’alors introduits dans ce corps de métier. Ceci vient servir d’argument contre ceux qui s’opposaient déjà à l’arrivée timide des femmes chez les sapeurs-pompiers. 

Plusieurs dispositions réglementaires ont ouvert le corps des sapeurs-pompiers aux femmes. Il faut aussi remarquer qu’avant ces dispositions réglementaires qui officialisent l’arrivée des femmes au sein des centres de secours, celles-ci intervenaient déjà en tant que sapeurs-pompiers volontaires, mais essentiellement de façon informelle. Désormais, les femmes ne doivent pas être uniquement contraintes d’exercer des fonctions administratives au sein des centres de secours. Elles pourraient participer à toutes les missions classiques d’un sapeur-pompier.

Les premières femmes sapeurs-pompiers furent officiellement recrutées en 1977. En 1978 déjà, les femmes étaient présentes dans le corps des sapeurs-pompiers dans plus de la moitié des départements. Cependant leur effectif reste très faible. Cette année de 1978, il y avait 165 femmes sapeurs-pompiers en France dont seulement 24 professionnelles. Il a fallu attendre quinze années après pour que l’effectif total des sapeurs-pompiers en France atteigne 3637 parmi lesquels on ne dénombrait que 120 professionnelles. 

En 1999, une classification des sapeurs-pompiers en deux grands groupes a été publiée, notamment le groupe des sapeurs-pompiers « héritiers » et celui des sapeurs-pompiers « convertis ». Les héritiers le sont à la suite d’un parent qui l’est ou l’aurait été. Ils sont presque prédestinés à devenir pompier.  Dans le second groupe, on distingue ceux qui ont juste eu la vocation de devenir pompier, ils le sont par aspiration. 

Les femmes sapeurs-pompiers sont en majorité des héritières.  Ce constat est quasiment le même dans l’armée, la police ou encore dans la politique.  Elles ont alors plus de facilité à s’intégrer dans le milieu. Les converties, elles, sont beaucoup moins nombreuses. Les femmes pompières préfèrent pour la plupart évoluer dans le volontariat. Ceci pourrait entre autres s’expliquer par le fait que le recrutement soit de plus en plus difficile.

Il faut aussi noter qu’avant 1970, pour devenir sapeur-pompier, il fallait avoir fait le service militaire et la plupart du temps avoir au moins 25 ans. Aujourd’hui, l’âge a considérablement baissé, ce qui donne l’opportunité à plusieurs jeunes d’intégrer le corps pendant leur cursus scolaire. À 16 ans, il est possible aujourd’hui de devenir sapeur-pompier.

Des femmes recherchées dans les SDIS

Conscients du faible taux de femmes en leur sein, plusieurs services départementaux d’incendie et de secours travaillent pour améliorer les données.  En 2019, on estime à seulement 16 % le taux de femmes pompiers en France. Dans la pensée classique, il faut être homme pour devenir sapeur-pompier. Dans plusieurs des centres de secours, des mesures sont prises : affiches, vidéos, etc., pour enlever cette mentalité.  Désormais, tous les services départementaux s’assurent de mettre sur leurs différents supports d’informations des hommes et des femmes attestant ainsi que la carrière est ouverte aussi bien aux hommes qu’aux femmes. Partout dans les centres de secours, des canaux sont offerts aux femmes pour s’exprimer et partager leurs craintes, dénoncer les abus dont elles sont victimes, etc.

Des plans d’actions ont été adoptés par le ministre de l’intérieur, en collaboration avec la direction générale de la sécurité civile pour promouvoir le recrutement des femmes sapeurs-pompiers.  Dans certains services départementaux d’incendie et de secours, on ne propose aux femmes que le secours d’urgence à personnes SUAP.

Il faut noter que plusieurs femmes, lorsqu’elles deviennent pompières dans leur jeune âge, n’arrivent pas à rester. Dès l’arrivée des enfants, plusieurs dispositions sont prises pour leur permettre de concilier leur vie conjugale, leur vie professionnelle et leur carrière de pompier. 

Plusieurs SDIS ont ainsi pensé à accueillir gratuitement leurs enfants en cantine et en garderie. 

Comment appeler les femmes pompières ?

L’académie française a pendant longtemps été réticente par rapport à l’appellation de certains noms de métiers. Par exemple, pendant plusieurs années elle a été réticente à l’idée d’appeler une femme écrivaine. Aujourd’hui, l’institution semble se remettre sur les pas et accepte cette appellation. 

Aujourd’hui, quarante décennies après le décret autorisant les femmes à exercer le métier de sapeur-pompier, il faut remarquer une relative féminisation des centres de secours. Il est donc important de se pencher sur la question et de trouver une appellation correcte pour ces femmes courageuses qui décident de mettre leurs vies au service de la société. 

À l’occasion du quarantième anniversaire de l’entrée de la première femme au sein des sapeurs-pompiers, un groupe de travail a siégé et a réfléchi sur les mesures à prendre pour maintenir celles qui se sont déjà engagées, tout en attirant d’autres à ce corps de métier très noble. 

 Les femmes sont donc appelées ” sapeuses pompières” ou tout simplement sapeurs-pompiers.